Mes origines perdues dans la nuit des temps
Les montagnes dominent ce peuple d'antan
J'ai plus de 4000 ans, telle était mon époque
Et ma langue n'a de lien avec aucune autre
1934, année de ma naissance
Mon histoire s'en relate mais n'est pas récente
Deux ans plus tard ici, c'est l'indépendance
Mais c'est la guerre civile qui berce notre enfance
La résistance très tôt nous l'avons pratiquée
Les promesses de Franco de nous éradiquer
Les nazis du Reich et le duché s'en mêlent
Les fascistes ont des troupes et du matériel
Du ciel la mort tombe à la verticale
L'aviation allemande bombarde Guernica
J'ai 5 ans, Franco remporte la bataille
Rapidement l'eau s'encoule et la terreur s'installe
Je suis basque et sage, que ma culture j'y tiens
Ma province combattait pour les républicains
On inter*** ma langue
On nous persécute, on nous envoie dans les camps
On nous exécute
Ceux qui luttent, qui risquent d'y laisser leur peau
Ceux qui ont perdu leur vie, à porter ce drapeau
On torture, on mutile ceux qui veulent exister
Nous sommes 150 000 à nous exiler
En France on s'installe, on arrive en force
On établit nos bases, on ne fait pas de pause
Bataillon Guernica, la guerre y a ses imposes
Comme une délivrance quand la Wehrmacht explose
Un peu de paix mais le basque nous se porte mal
Bilbao 47, la grève est générale
La répression s'abat, celle de la dictature
Et 15 000 ouvriers sont livrés en pâture
Alors dans les maquis, on passe à l'offensive
Choisir entre l'Espagne et les indépendantistes
On déboule des montagnes comme une avalanche
Pour en finir avec la terreur blanche de la phalange
1959, 25 ans déjà, je rejoins Ouska***a et Skatasuna
Lâcher le serpent, la force et la sagesse
Avec les habitants, on crée nos bases secrètes
Dans les hauteurs, on s'entraîne avec rigueur
L'impôt révolutionnaire, on s'entraîne avec rigueur
L'impôt révolutionnaire pour les exploiteurs
On l'impose, sale port, tu paies ou tu meurs
Les gros entrepreneurs sont bientôt morts de peur
On est marxiste, capitaliste dans la ligne de mire
Cagouler le point levé dans nos gants de cuir
Les braquages sont là pour récolter l'argent
Pour l'achat des explosifs et de l'armement
1968, on nous en fait baver
Le chef de leur police finit sur le pavé
Cette batte dans le corps d'un torsionnaire notoire
Mais ce n'est pas notre principal fait de gloire
Madrid en 73, Carrero Blanco
On sectionne le bras droit du général Franco
Dans leur dictature, notre attentat fait tâche
Une voiture sur un bâtiment de cinq étages
Nous serons la charnière de la porte ouvrière
La première étincelle dans une poudrière
Les grèves de la faim, les années d'automne
L'autonomie totale, n'inversons pas les rôles
Ils nous emprisonnent, imposent la loi martiale
3000 basques et le nettoyage est radical
Des morceaux de mon âme, j'en ai laissé beaucoup
J'en ai perdu mon calme, j'en ai perdu mon calme
En rendant coup pour coup, besoin d'armes
Soutenu par l'Algérie, la Russie, la Libye, la Tchécoslovaquie
Bien sûr Cuba aussi, ravitaille en silence
Rapidement connecté à la lutte en Irlande
Notre action, notre détermination
Le rap de nos patrons pour nos revendications
La police, sphère de lance de la répression
La garde écrase toute forme de manifestation
Terroriste ainsi, vous nous appelez
Lutte armée, on abat vos gardiens de la paix
75, Franco meurt à 82 ans
Aux obsèques, les gens pleurent, les mains pleines de sang
On ira jusqu'au bout, nos combats continuent
78, Eribata, Chouna se constitue
En hexagone, Ika, tagué sur les baraques
Ceux du nord, le combat *** par étaraque
Passer leurs frontières, nous sommes en base arrière
Alors le Galles nous chasse dans notre sanctuaire
Mais qui fournit les balles dans le barillet ?
Des barbouzes françaises, des mafieux marseillais
Les RG, sous mes terrains sont impliqués
Comme un puzzle où chaque pièce entre elles est imbriquée
Je n'en vois pas le bout
Dans ces rues où le Galles se cache un peu partout
Ce soir-là, une moto double ma Renault 5
Il est trop tard, le pilote me braque avec un flingue
1985, pour moi tout s'arrête
A Bayonne, abattu d'une balle dans la tête
Les hommes du Galles répliquent à chaque attentat de TA
Par des actions de représailles sur le sol français
La riposte est immédiate et systématique
Déjà, une quinzaine de morts pour le TA du côté français
Rien que pour cette année 1985
Jamais, le Sud-Ouest n'avait connu un tel niveau de violence
Devant ce cycle infernal, il semble qu'on doit parler de l'ibanisation du pays basque français
Coup de filet de la police à Bayonne
Ce matin, huit membres présumés du Galles ont été arrêtés
Contre toute attente, les suspects ne sont pas espagnols mais français
Cette nouvelle découverte pour les Français, c'est une nouvelle découverte pour les Français
Et tous, on s'interroge, on se casse vraiment derrière le Galles
L'organisation révolutionnaire socialiste basque de libération nationale
Euskalitas Katasuna, ETA, déclare que tant que l'Espagne ne reconnaîtra pas l'indépendance du pays basque
Et qu'elle enverra les tueurs du Galles sur le sol français pour assassiner nos militants
ETA continuera la lutte armée et les assassinats politiques
Le Galles, groupe antiterroriste de libération, prouve que l'Espagne reste un état oppresseur
En ne réagissant pas
La France déra conquis l'état
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