Avant de chanter ma vie de ferde et harangue
Dans ma gueule de bois j'ai tourné cette fois ma langue
Je suis issu de gens qui étaient pas du genre sobre
On compte que j'eus la tête et au jus d'octobre
Mes parents ont dû me trouver au pied d'une
souche Et non dans un chou comme ces gens plus ou moins
louches En
guise de sang, ô noblesse sang pareille
Il coule en mon coeur la chaude liqueur de la treille
Quand on est un sage et qu'on a dû savoir boire
On se garde à vue en cas de soif une poire
Une poire ou deux mais en forme de bonbonne
Au ventre replé, rempli du bon lait de l'automne
Jadis au enfer certes il a souffert tant à l
'eux Quand l'eau refusa d'arroser ses amygdales
Être à soif et d'eau c'est triste mais faut bien dire
Que l'être de vin c'est encore vingt fois pire
Hélas il ne pleut jamais du gros bleu qui tâche
Qu'elle donne du vin j'irai traire enfin les vaches
Que vienne le temps du vin coulant dans la Seine
Les gens par milliers courront y noyer leurs peines