Mon front est moite, je tremble un peu Ma tête éclate, je suis nerveux
J'ai l'impression qu'on me regarde Et dans la nuit où naît la peur
Que des doigts tendus me poignardent, oh voleur
Rien n'est trop sombre, rien n'est trop sûr Je me succombre, je me fais mûr
Comme un félin, je me déplace Raflant les objets de valeur
La gorge serrée par l'angoisse, oh voleur
Parce qu'elle aime les fourrures La vie facile et les plaisirs
Une robe de haute couture Que je ne pouvais lui offrir
De peur qu'un jour, elle me quitte Pour trouver tout cela ailleurs
J'ai choisi pour garder son cœur De tant être gros, de jouer vite, oh voleur
Chaque seconde semble une année Les bruits du monde sont amplifiés
Au loin, une horloge qui sonne Un craquement, une lueur
Font que je me fige et frissonne, oh voleur
Un vide immense se fait en moi Puis le silence reprend ses droits
Je fais les choses quatre à quatre Mais à chaque bruit, chaque heure
J'ai le cœur qui cesse de battre, oh voleur
À bout d'honneur, lorsque je rentre Aux heures grises du matin
Les traits tirés, la peur au ventre Elle contemple mon butin
Puis me faisant son œil de biche Elle murmure avec candeur
Qu'au fond, l'argent n'a pas d'odeur Et qu'après tout, on prend qu'aux riches, oh voleur
La nuit t'endisque de plus en plus Je prends les risques et mes vertus
A lui faire une vie de rêve Je vois soudain doubler ma peur
A l'idée qu'un autre m'enlève ce bonheur
Qui est plus que ma vie Ne me laissant qu'un cri, oh voleur
Oh voleur Oh voleur