Lorsque Sophie dansait, tout le bal s'arrêtait Séduit, émerveillé, pour mieux la regarder
Et tourbillonnait, légère Lorsque Sophie chantait, tout le bal se taisait
Car sa voix tout d'un coup semblait dire un secret à chacun d'entre nous
Un peu plus qu'une soeur, beaucoup plus qu'une amie
Elle avait tous les cœurs, car bien mieux que jolie, elle avait du mystère
Lorsque Sophie rêvait, le bal s'illuminait Et nous aurions suivi jusqu'au bout de la nuit Sophie et ses folies
Quand elle est arrivée ici, un beau jour dans ce coin désert
Nous avons aussitôt compris que le printemps succédait à l'hiver
Lorsque Sophie aima, tout le monde trembla Et ne put s'empêcher de haïr l'étranger qui allait nous la prendre
Lorsque Sophie pleura, la colère gronda On voulut la manger, courir, la consoler et surtout la garder
Mais on savait très bien qu'on n'y pouvait plus rien Car même dans ses pleurs, son cœur était ailleurs, trop loin pour nous entendre
Lorsque Sophie partit, nous n'avions plus rien *** Car chacun comprenait que nos vingt ans venaient de partir à jamais