Si on se quittait avant de se connaître, on se ferait d'abord du mal, et puis, qui sait,
peut-être, après, on se ferait tout le bien qu'il nous reste, tout le bien qu'il nous
reste. Si on commençait par la fin, le plus dur serait fait. On prendrait notre temps pour se
faire nos débuts, et on irait se rhabiller, le corps et le cœur déjà nus.
La fin serait loin, le commencement demain, le soir, le matin, la joie, le chagrin. Je rêve,
me souviens, et puis je reviens. Le ciel me va bien, c'est la terre, mon ancien.
Si on se disait non le jour du mariage, ainsi le pire serait fait. Puis on se dirait, oui,
comme des jeunes divorcés, et se ferait le meilleur qu'il nous reste, le meilleur qu'il
nous reste. Si on commençait par une rupture, les yeux dans les yeux, dans les larmes, on finirait
par faire le premier pas, pour enfin tomber sous le charme, comme si c'était le dernier.
La fin serait loin, le commencement demain, le soir, le matin, la joie, le chagrin. Je rêve,
me souviens, et puis je reviens. Le ciel me va bien, c'est la terre, mon ancien.
Mon ancien.
Mon ancien.
Mon ancien.