C'est sur ces quais que je suis né,
C'est sur la rive où tourne la barrique,
Tout près d'un havre il est grillé.
Des quais d'bordeaux éroulent le tonneau,
C'est sur ces quais que j'ai trimé.
Pousse le baril et roule la barrique,
À charge des bateaux anglais.
Des vins d'bordeaux éroulent le tonneau,
Ils étaient beaux ces longs courriers,
Mais ils ne sauront jamais rien du fleuve,
Ils étaient fiers ces mariniers,
Lorsqu'ils remontaient sur le mascaré.
C'est sur ces quais qu'on a dansé,
Avec les filles autour de la barrique,
En gueulant des chants de virée.
À coups d'bordeaux éroulent le tonneau,
C'est sur ces quais que j'ai rêvé,
Qu'un beau navire retourne la barrique,
Et qu'un matin je l'ai embarqué.
Quittez bordeaux éroule le tonneau,
Ils étaient beaux ces longs courriers,
Mais ils ne sauront jamais rien du fleuve,
Ils étaient fiers ces mariniers,
Lorsqu'ils remontaient sur le mascaré.
Sur toutes les mers j'ai moulagué,
De la Baltique jusqu'au Pacifique,
Entre les calmes et les grands frais,
J'étais matelot sur la Marie Margot,
Sur Yannick Ney je suis allé,
Dans tous les bouts des côtes d'Amérique,
De Trinidad au Ferrovier,
Par Paris-Dau et retour à Bordeaux,
Ils étaient beaux ces longs courriers,
Mais ils ne sauront jamais rien du fleuve,
Ils étaient fiers ces mariniers,
Lorsqu'ils remontaient sur le mascaré.
C'est sur ces quais que je suis né,
Sur ces rives au milieu des barriques,
J'ai chargé les bateaux en paix,
Et puis Bordeaux jusqu'au fond du tonneau,
Et sur ces quais je m'éteindrai,
Froid comme ma pipe tout contre une barrique,
Je viens d'enrouler dans un luquier,
Adieu Bordeaux les filles n'étaient pas trop,
Ils étaient beaux ces longs courriers,
Mais ils ne sauront jamais rien du fleuve,
Ils étaient fiers ces mariniers,
Lorsqu'ils remontaient sur le mascaré.
Ils étaient beaux ces longs courriers,
Mais ils ne sauront jamais rien du fleuve,
Ils étaient fiers ces mariniers,
Lorsqu'ils remontaient sur le mascaré.