C'est le plus vieux tango du monde
Celui que les têtes blondes
Amenantent comme une ronde
En apprenant leur latin
C'est le tango du collège
Qui prend les rêves au piège
Et dont il est sacrilège
De ne pas sortir malin C'est le tango des bons pères
Qui surveillent l'œil sévère Les Jules et les Prosper
Qui seront la France de demain
Rosa, rosa, rosam Rosa, rosa, rosa
Rosa, rosa, rosas Rosa, rosa, rosis, rosis
C'est le tango des forts en thème Bruitonneux jusqu'à l'extrême
Et qui recouvrent de laine Leur cœur qui est déjà froid
C'est le tango des forts en rien Qui déclinent de chagrin
Et qui seront pharmacien Parce que papa ne l'était pas
C'est le temps où j'étais dernier Car ce tango rosa,
rosé
J'inclinais à lui préférer déjà Ma cousine Rosa
Rosa, rosa, rosam Rosa, rosa, rosas
Rosa, rosa, rosas Rosa, rosa, rosis, rosis
C'est le tango des promenades Deux par sol sous les aracades
Cerclés de corbeaux et d'alcades Qui nous protégeaient des pourquois
C'est le tango de la pluie sur la
cour Le miroir d'une flaque sans amour
Qui m'a fait comprendre un beau jour
Que je ne serais pas Vasco de Gamma
Mais c'est le tango du temps béni Ou pour un baiser trop petit
Dans la clairière d'un jeudi A rosi cousine Rosa
Rosa,
rosa,
rosam Rosa,
rosa,
rosas Rosa,
rosa,
rosas Rosa,
rosa,
rosis,
rosis
C'est le tango du temps des héros J'en avais tant des minces,
des gros
J'en faisais des tunnels pour Charlot
Des auréoles pour Saint-François
C'est le tango des récompenses Qui allait à ceux qui ont la chance
D'apprendre dès leur enfance Tout ce qui ne leur servira pas
Mais c'est le tango que l'on regrette Une fois que le temps s'achète
Et que l'on s'aperçoit tout bête Qu'il y a des épines aux rosas
Rosa, rosa, rosam Rosa, rosa, rosas
Rosa, rosa, rosas Rosa,
rosa, rosis, rosis