Par ici de l'Aven,
entre la Saône et la Seine,
Aux nuits calmes et sereines,
emballées de lin, de laine,
Du balcon on entend le ballon,
les enfants,
On s'endort en pensant,
On est chanceux jusqu'à quand ?
Elles nous paraissent lointaines,
entourées de nos plaines,
Que z'étons vraiment des autres peines ?
A peine, on imagine à peine,
Que z'étons vraiment des autres peines ?
Et le vent qui ramène,
quelques douleurs ivraines,
Des cris, des sirènes,
le monde qui l'arsène,
Le journal qui égrène,
des tragédies lointaines,
L'impression qu'on promène,
nos petites plaies
quotidiennes, Elles nous paraissent lointaines,
entourées
de nos plaines,
Que z'étons vraiment des autres peines ?
A peine, on imagine à peine,
Que z'étons vraiment des autres peines ?
Et le vent qui ramène,
quelques douleurs ivraines,
J'ai parfois cette gêne,
quelqu'un porte-t-il la mienne ?
Elles nous paraissent lointaines,
entourées de nos plaines,
Que z'étons vraiment des autres peines ?
A peine, on imagine à peine,
Que z'étons vraiment des autres peines ?