Nénuphar,
figé dans le froid,
Le soleil a perdu la foi,
Et frissonné de grands vertiges,
L'été, chatoyant sur sa tige,
Retourne sa veste de sang,
Imite bien,
et bien longtemps,
Le geste lent des millénaires,
Et la nuit rampe sur la terre,
Comme un galop, comme un chant bleu,
Des réprouvés du couvre-feu.
Il n'y aura plus de lendemain,
Ni de veille en parfum de vin,
La mort est venue aux dormeuses,
Et les girouettes peureuses
Ont poursuivi la migration,
La longue fuite des saisons.
Dans un souffle de saxophone,
Et le grincement de l'automne,
N'est pas grande consolation Pour les faiseurs de ce maison.
Au devanture du danger,
Il y a tous les déshérités,
Qui n'ont pas appris à se taire.
Le cri du soir, le cri de guerre,
Revient par-dessus les rôdeurs,
Aiguisé les dents de la peur.
Dans un fracas de procédure,
Et tant vivra cette aventure,
De long en large, et dans le temps,
Que le chanteur sera gisant.