Mon chéri c'est moi,
je me hais de parler,
je serai toujours là pour toi,
est-ce que tu le sais ?
Je veux te dire que je t'aime,
que tu es un rêve,
et te voir grandir c'est un privilège.
Tu es mon fils,
mon sang,
la chair de ma chair,
si tes jours sont obscurs,
je serai ta lumière.
Aujourd'hui tu es grand,
si temps va voir le monde,
tu sauras voir ce qu'il a de plus beau,
mettre de côté ce qu'il a d'immonde,
je suis vide sans toi,
j'ai peur de dire
adieu,
je t'imagine près de moi,
et là je me sens mieux,
j'en fais peut-être trop,
c'est normal,
je suis une maman,
une qui a juste peur de voir partir son enfant,
des
efforts pour toi,
je n'en ferai jamais assez,
j'ai l'impression que parfois,
je n'ai pas
su te porter,
pourtant,
je te le promets,
j'ai tant de fois essayé,
pourtant je te
le promets, j'ai tant de fois essayé.
Tu quittes notre maison,
et j'avoue que ça me fait peur,
loin des yeux peut-être,
mais
jamais loin du coeur,
tu étais le roi du monde que je t'avais bâti,
je ne peux pas
croire que tout cela soit maintenant
fini comme l'impression que ça n'a
jamais commencé,
moi qui croyais que de toi,
je ne pouvais pas me détacher,
plus de balades au bord du lac,
d'après-midi passer au parc,
à te voir sauter dans les flaques,
ou t'emmener manger au snack,
t'apprendre à cuisiner,
te regarder,
t'amuser,
le soir te caliner,
puis prendre le temps de te
bercer,
pourquoi fallait-il que tu partes,
à peine arrive et tu m'échappes,
mon fils reste avec moi,
s'il te plaît ne me quitte pas,
où est-ce que tu comptes aller,
qu'est-ce que j'ai mal fait,
est-ce ta destinée,
comment aurais-je pu te garder,
ne trouves-tu pas,
que c'est tôt pour
me faire tes adieux, ou alors est-ce que,
tu m'en veux, maintenant je vois, c'est moi qui
ai fauté,
pourquoi resterais-tu dans une telle pauvreté,
je n'ai pas su retenir ton père,
impossible
de te rendre fier,
c'est sûr tu aurais souffert,
je n'ai pas l'étoffe d'une mère,
j'aurais tellement aimé que tu écoutes toutes mes paroles,
je sens maintenant mon chagrin,
qui dans mon corps foisonne,
mon fils,
je te regarde,
mais doucement tu disparaît,
alors je m'accroche à toi et au rêve que tu étais,
car oui tu n'es pas né,
et je ne te verrai jamais,
mon fils ne m'en veut pas,
mais je vais devoir t'avorter.