Des regards saignants
Si vous saviez à quel point il vouait le Minus,
à quel point il vouait
À quel point ses vadrouilles commencent à peser
À quel point ses patrouilles l'ont rendu enragé
Comme il en vit vos airs pressés et satisfaits
Vos emplois du temps bien réglés,
sans aucun jour chômés
Comme ils bavent devant vos valeurs mobilières et immobilières
Vos amis,
vos patrons,
vos salaires,
vos femmes,
vos secrétaires
Vos chiens,
vos chats,
vos billets,
classe d'affaires
Vos enfants,
bonne humile,
vos voitures,
vos cuisines,
vos vacances
À la mer,
la campagne,
la montagne,
vos chalets,
vos palais,
vos lits douillets,
vos grands repas
Etc.
Mais arrêtons-nous là
Nous croulons sous l'épreuve
De votre franc succès
Quant à moi
Si vous saviez
Si vous saviez à quel point Si vous saviez
Là-bas sur la banquise L'observateur me hèle
L'observateur extérieur Me juge et m'interpelle
Me rappelle le sens élémentaire des réalités
Quand je coule,
me *** d'écoper De payer les pots cassés
Me *** de conjurer le sort De ces
séries immédiatement avec ces métaphores
Comme
si c'était facile,
quel n'est-ce que ça serait me montrer nu,
t'es un ver de terre
Devant l'humanité,
jamais aller sur le ring, pieds épauliers
Pour qui me prenez-vous ?
Quelle amuseur sans envergure
Je m'enivre à la démesure Pendant que l'observateur se poison,
se raseur
Cette projection fâcheuse de ma propre conscience m'intime d'abdiquer
De reprendre mes sens Je grandis chaque instant
Je deviens un géant Si vous saviez
À quel point je le hais,
ce minus À quel point je le hais
D'un pas,
j'écrase Paris Un gros orteil planté sur la région Paca
Et l'autre en Picardie Salut la France
Un saut,
me voilà sur la lune Un autre saut direction Neptune
Dans le grand espace Je dépasse Alpha Centauri
Je fais un Miami avec les galaxies Puis je vais nous cogner
Aux confins de la voie lactée Aux frontières de l'univers
Je tire condescendant sur la barbe de Dieu le Père
Ce petit vieux convalescent L'observateur est comme un con
Sous les jupes de Marie-Madeleine Comme un con
Sous les jupons
Et mes traits d'esprit de fusée
Mes blasphèmes de fulgurés Et ma bonne étoile enfin brille
Le temps d'abattement du ciel