Ma tante Élise
vient de sortir de l'église
en habit d'enterrement
et pourtant c'est le printemps.
Ma tante Élise
n'a jamais fait de valise
depuis le temps du couvent et ça fait beaucoup de temps.
Moi je veux vivre, oui je veux qu'on me délivre
de ces phrases bien rangées
et de ces yeux desséchés.
Ma tante Élise a sa pauvre mine grise
quand elle regarde les gens
qui passent sous son auvent.
Elle était bien jolie sur les
photographies quand elle avait vingt ans
mais dans les rues du bourg en ce temps
-là l'amour ne passait pas souvent.
Ma
tante
Élise près de sa fenêtre assise offre un
sourire incertain aux roses de son jardin.
Elle aime les roses,
il faut bien aimer quelque chose quand on n'aime pas quelqu'un,
quand le cœur ne sert à rien.
Mais moi je veux vivre,
oui je veux qu'on me délivre de ces phrases
bien rangées et de ces yeux desséchés.
Ma
pauvre Élise,
tu ne verras pas Venise dans ce regard éternel fixé sur le même ciel.
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