Un
dernier pli sur la chemise rose.
Je constate que le bal des oiseaux finisse,
un intermède rigolo dans le chaud.
Moi je passe après cinq gros canards jaunes grandeur nature.
Ça rassure.
Le public hurle,
la tension monte et me voilà lancé dans une chanson vingt ans d'âge,
un railon de trois minutes trente,
lancé à plein tube.
C'est pas dur de chanter quand tout le monde connaît le texte,
moi j'ai le mien collé
au cas où.
Ils appellent ça le...
Je ne le regarde jamais.
Mais ça cristallise le
trac,
ça fixe la défense,
comme on ***,
en ovalie.
Je suis l'homme qui passe après le canard,
se regarde encore dans le miroir,
se *** qu'est
ce que j'ai fait toutes ces années.
Je suis l'homme qui passe après le canard,
se regarde encore dans le miroir,
pèse sous pèse le bon,
le mauvais,
sur la table à repasser le passé.
Je blague avec les copains,
les collègues,
je suis content,
je m'intègre,
je ne suis pas sûr que ça dure,
je n'étais pas sûr que ça dure.
Les journalistes 1,
2,
3,
4,
5,
6 nous filment de toute façon,
ils vont raconter leur histoire,
pas la nôtre,
amour,
gloire,
caniveau,
lumière.
Non, je ne suis
pas un numéro,
crie Patrick McGowan dans un smartphone en flight case,
en back line, en
backstage.
Tu cours après Jenny,
Cranberry,
Blackberry,
Gin Ginny,
pour qu'elle s'occupe de moi,
car chez moi,
ça ne va pas.
Son sourire,
son soleil,
sur la corniche de Marseille,
c'était bien,
mais elle m'a
rappelé à l'ordre en regardant l'horizon.
Chez toi c'est là,
c'est pas là.
Je suis l'homme qui passe après le canard,
se regarde encore dans le miroir,
se *** qu'est-ce
que j'ai fait toutes ces années ?
Je suis l'homme qui passe après le canard,
se regarde
encore dans le miroir,
pèse sous pèse le bon,
le mauvais,
sur la table à repasser
le passé.
Je suis lourd,
lourdingue,
souvent,
parfois,
beaucoup,
mais sur la piste je m'amuse.
Chaque soir,
au dernier refrain,
à cet instant T,
je voudrais leur parler,
mais je reprends
car je ne suis pas seul
dans le grand train 80. Je voudrais que le bus ne s'arrête jamais.
J'ai le sommeil enfin profond dans la nuit étoilée d'hiver.
Je voudrais
que le bus ne s'arrête jamais.
J'ai le sommeil enfin profond dans la nuit étoilée d'hiver.
Mais le bus est revenu,
et tu vois,
j'ai survécu.
Je suis l'homme qui passe après le canard,
se regarde encore dans le miroir,
se *** qu'est-ce
que j'ai fait toutes ces années ?
Je suis l'homme qui passe après le canard,
se regarde encore dans le miroir,
pèse sous pèse le bon,
le mauvais,
sur la table à
repasser le passé.