Les timides, зa s'tortille, зa s'entortille, зa sautille
Зa s'met en vrille, зa s'recroqueville, зa rкve d'кtre un lapin
Peu importe d'oщ ils sortent, mais feuilles mortes
Quand le vent les porte, devant nos portes
On dirait qu'ils portent une valise dans chaque main
Les timides suivent l'ombre, l'ombre sombre de leur ombre
Seule la pйnombre sait le nombre de leurs pudeurs de Levantin
Ils se plissent, ils pвlissent, ils jaunissent, ils rosissent
Ils rougissent, s'йcrevissent, une valise dans chaque main
Mais les timides, un soir d'audace, devant leur glace
Rкvant d'espace, mettent leur cuirasse et alors place! Allons, Paris
Tiens-toi bien! Et vive la gare Saint-Lazare, mais on s'йgare
On s'effare, on s'dйsempare et on repart, une valise dans chaque main
Les timides, quand ils chavirent pour une Elvire, ont des soupirs
Ont des dйsirs qu'ils dйsirent dire, mais ils n'osent pas bien
Et leur maоtresse, plus prкtresse en ivresse qu'en tendresse
Un soir les laisse, du bout des fesses, une valise dans chaque main
Les timides, alors vieillissent, alors finissent, se rapetissent
Et quand ils glissent dans les abysses, je veux dire, quand ils meurent
N'osent rien dire, rien maudire, n'osent frйmir, n'osent sourire
Juste un soupir, et ils meurent, une valise sur le cњur.