Nhạc sĩ: Astor Piazzolla | Lời: Pierre Philippe
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Je n'avais jamais eu de chambre à moi,
ni seulement
L'un de ces lits où,
***-on,
l'on se noie dans des draps blancs
Je n'avais jamais eu que des divans,
des lits étroits
Que des couches où l'on dort comme en plein vent et où l'on a froid
Enfant,
j'ai toujours appris mes leçons,
fait mes devoirs
Dans la salle à manger ou grand garçon,
soir après soir
J'ai fait mon lit dans un angle du mur où j'ai rêvé
À toutes les couleurs de l'aventure comme à la TV
Puis j'ai retenu mon souffle en rentrant après minuit
Pour ne pas alerter mes chers parents de mes ennuis
Ils devaient pour travailler,
se lever avant le jour
Et auraient bien sûr jugé d'épraver mes pauvres amours
J'ai rêvé alors dans les tristes banlieues où l'on n'attend rien
Et où l'on marche des lieux et des lieux en espérant qu'un
Geste ou qu'un regard bouleversera la petite
vie Que les parents ont menée là sans en
avoir vraiment envie
C'est dans des draps blancs que tout commençait,
que tout finit
Beaux draps repassés de l'existence aux plis bien jaunis
Jamais vraiment tirés de l'armoire des nuits sans envie
Draps secs,
draps tiers,
j'ai draps mémoires de bien trop morne vie
Malheur à toi,
toi qui voulait mieux que vivre à demi
Faire de tous tes jours des fêtes Dieu au riche semis
Sur tes draps aux couleurs de lilas,
de fleurs pourpreux
Enloues entre la brasse et de pavots,
grenadiers noirs
Et de trèfles incarnes à bouquets de sauge Et de datures à roses,
roses et roses baccarat
Liés dans leur parfum scélérat, burlante opéra
J'ai trop connu de ces draps élimés avant leur temps
Tristes draps d'autel où sont imprimés des fleurs des champs
Simples comme son sel,
des cloisons comme bonjour
Qui ont fait dépérir de leur poison,
tenté tant d'amour
C'est dans ces fleurs décolorées que j'ai
pu modérer Mes belles ardeurs et mes grands
projets que j'ai serrés Quelques corps,
quelques cœurs qui m'ont
appris à me guérir De ces erreurs me blanc mon bel esprit jusqu'à
en mourir Mais c'est là qu'un jour entre ces deux draps
de Nil en sec Toi que je n'attendrais plus tu viendras
et tout avec Avec ces riens qui font un roi du pire nécessiteux
Et l'amour instaurera son empire dans mes draps douteux
Riant nous irons tous les deux choisir la première paire
De draps blancs qui seront sur nos désirs,
voiles sur la mer
Voilure de navire,
voilage de noces et parfumée telle
Que la toile de fil d'Ecosse de la sainte nappe de l'autel
C'est dans des draps blancs que tout commençait et que tout finit
Je n'aurais pas su saisir ma chance,
saisir l'ironie
De ce sort qui commande ce soir comme une anarchie
Des draps blancs maculés de noir en un sanglant gâchis
Malheur à toi,
toi qui voulait mieux que vivre à demi
Faire de tous tes jours des fêtes Dieu aux riches semis
Sur tes draps aux couleurs de lilas de fleurs pourpreux
Enlouvant de fleurs la brasse et de pavots car grenades yé noires
Et de trèfles incarnes à bouquets de sauge Et de datures à roses,
roses et roses baccarat
Nier dans leur parfum scélérat Purulent opéra