Elles sont notre premier ennemiQuand elles s'échappent dans rienDes pâturages, de l'ennuiLes bichesAvec des cils comme des cheveuxEn accroche-femmeEt seulement le bout des yeuxQui tricheSi bien que le chasseur s'arrêteEt que je sais des ouragansQu'elles ont changé en poètesLes bichesMais qu'on les chasse de notre espritOu qu'elles nous chassent en rougissantElles sont notre premier ennemiLes bichesDe quinze ansElles sont notre plus bel ennemiQuand elles ont l'éclat de la fleurEt déjà la saveur du fruitLes bichesQui passent toutes vertues dehorsAlors que c'est de tout leur cœurAlors que c'est de tout leur corpsQu'elles trichentLorsqu'elles broutent le mariOu lorsqu'elles broutent le diamantSur l'asphalte bleue de ParisLes bichesQu'on les chasse à coups de rubisOu qu'elles nous chassent aux sentimentsElles sont notre plus bel ennemiLes bichesDe vingt ansElles sont notre pire ennemiQuand elles savent leur pouvoirMais qu'elles savent leur sursisLes bichesQuand un chasseur est une chanceQuand leur beauté se lève tardQuand c'est avec toute leur scienceQu'elles trichentTrompant l'ennui plus que le cerfEt l'amant avec l'autre amantEt l'autre amant avec le cerfLes bichesEt qu'on les chasse à la folieOu qu'elles nous chassent du bout des gantsElles sont notre pire ennemiLes bichesD'après vingt ansElles sont notre dernier ennemiQuand leur sein tombe de sommeilPour avoir veillé trop de nuitLes bichesQuand elles ont le pas résignéDes pèlerins qui s'en reviennentQuand c'est avec tout leur passéQu'elles trichentAfin de mieux nous retenirNous qui nous servons à ce tempsQu'à les empêcher de vieillirLes bichesEt qu'on les chasse de notre vieOu qu'elles nous chassent parce qu'il est tempsElles restent notre dernier ennemiLes bichesDe trop longtemps