J'étais l'enfant fugueurJ'étais l'enfant croyant de l'église Saint-GeorgesQui prie Dieu pour de bons jeudis au patronatAttendant que des anges vêtus de nuagesVolent comme ils le font dans les livres d'imagesLes danses, les soleils, les statues et les fleursLes fleurs qui font des bons affleurent le bonheurJ'étais l'enfant voleur qui s'en va les volerDans les beaux magasinsLes beaux livres reliésPlein de pays de rêves et d'avenirs aînésD'où l'on peut s'envolerJ'étais l'enfant voleurJ'étais l'enfant bohème qui n'a pas eu de mèreQui dans les coquillages entend crier la merEt se brûle à l'extase des neiges de la chairDans les doux bras en sueur d'une fleur ouvrièreLes danses, les soleils, les statues et les fleursLes fleurs qui font des bons affleurent le bonheurJ'étais l'enfant noyé sous les durs coups de triqueQui goûte aux mille feuilles des jours, des soirs, des nuitsEt des vores de blanc, parfum de briocheQui sort du soupirail noir des boulangeriesJ'étais l'enfant perdu dans le blanc labyrintheLe vieux petit pousset vagabond vieillissantQui traînait sa besace, son pain, ses complaintesEt n'en finissait pas de vivre ses seize ansEt dansent les soleils, les fleurs, les fleursLes statues et les fleursLes fleurs qui font des bons affleurent le bonheur