Dans un restaurant vide oщ les mouches se taisent,
J'aime entendre l'йcho des phrases refroidies.
Cette conversation muette qu'ont les chaises
En groupe, sous le lustre йteint l'aprиs-midi.
Dйjа fanйes les fleurs deviennent funйraires
Et la tapisserie est un ciel sans saveur,
L'ensemble a comme un goыt de mort et de mystиre
Quand le faux jour d'hiver dйlave les couleurs.
Les vitres n'ont d'йclat que ce que le tissu
Des rideaux laisse filtrer peut-кtre.
Laisse tomber l'йtй, baоller une fenкtre.
Et l'horloge tranquille a un air au-dessus,
Elle rиgne sur ce silence qui converse
Et que trouve parfois au-dehors une averse,
Sur les porte-manteaux dorment les pardessus.
Dans un restaurant vide oщ les mouches se taisent,
J'aime entendre l'йcho des phrases refroidies.
Cette conversation muette qu'ont les chaises
En groupe, sous le lustre йteint l'aprиs-midi.