28 07 1977 j'ai vu le jour,
les couleurs,
le bonheur de ma mère,
c'était la gloire
de mon père,
c'était l'amour d'une famille originaire,
des comores,
notaires.
En 1982 j'ai suivi mes parents,
fini les palmiers car le béton n'a rien de marrant,
la métropole
est conne,
pour moi c'était nouveau,
une fois inscrit à l'école c'était chaud,
mes nouveaux
potos sont de toutes les races,
et la nouvelle maison ne contient pas de terrasse,
j'ai jeté
toutes mes tongs pour des adidas,
je viens des îles mais des fois j'apprends d'un froid
de glace,
mec,
ici la vie coûte très cher,
le climat tropical est l'ambiance que je préfère,
la bus serine devient ma zone,
mon repère,
ma sphère,
depuis qu'on est ici mes chers
parents espèrent,
et après y'a les difficultés,
j'ai fait le bordélique au lieu de finir
à la faculté,
ensuite j'ai dû crapuler,
père et mère ont divorcé alors j'ai dû
assumer la réalité,
la société fait chier,
on est loin de ses chaînes,
on chie la galère
comme des chiens,
quand je réfléchis je sens le gêne du manque de liberté,
je n'ai pas
vu le temps passer.
1306,
1980,
je me retrouve dans les bras de celle qui m'a donné son sein,
ça commence
dans la capitale,
je n'étais qu'un bambin dans les bras de ma mère,
je me sentais bien,
deux mois après,
direction Marseille,
ma future ville,
j'étais petit pourtant c'est là
que va commencer ma vie,
à quatre pattes,
le premier pas,
bordélique,
à l'époque
je l'étais déjà, 1982,
je déménage,
pour mon éducation y'avait la femme de ménage,
à l'époque j'ai des parents qui bossent,
je ne les vois pas trop,
tu sais,
j'étais
petit je comprenais pas trop,
ensuite y'a eu l'école,
fait tôt,
je me suis rendu
compte que ce n'était pas drôle,
j'ai remplacé tous mes cours avec les heures de
col,
j'ai refusé tout discours,
les professeurs me collent,
après c'est le foyer,
loin de
mes proches,
je quitte Marseille avec les mains dans les poches,
j'avais tout juste
14 ans,
la famille me manque terriblement,
alors j'ai assumé tout ça dignement,
96,
mon père s'en va,
ma mère qui pleure,
c'est le divorce,
et puis le tout se force,
depuis ce jour
j'ai vu ma mère lutter de toutes ses forces,
depuis ce jour tous ces passages m'ont rendu fort.
On
est comme on est,
peu importe d'où on vient,
la vie c'est le destin,
le destin.
On est comme on est,
peu importe d'où on vient,
la vie c'est le destin,
le destin.