J'ai le souvenir flou d'un stade ou d'une arène
Avec des gens debout, moi je naissais à peine
J'ai vu la main lever, un coup de revolver
La course a démarré,
mon tremblement ventre à terre
J'ai vu autour de moi se creuser des écarts
C'était chacun pour soi,
pas d'amis,
bande à part
À la queue du peloton, j'assurais mes arrières
On tapait le carton, entre en retard à terre
La ligne arrivée pourra bien nous attendre
Encore un million d'années
On a fait les par-les-près,
Finis dans l'herbe tendre,
fallait pas nous presser
Pour trois
marches au podium, combien de prétendants
J'vais pas me casser la pomme pour une coupe en fer blanc
Niquer la terre entière, piétiner le voisin
Écraser l'adversaire sans lui tendre la main
On nous bourrait le crâne de ces deux vies idiotes
Et tout ce troupeau d'annes n'y voyait que carottes
Moi je mors la poussière pour goûter jusqu'à la lie
Le plaisir ordinaire de vivre au ralenti
La ligne arrivée
pourra bien nous attendre Encore un million d'années
On a fait les par-les-près,
Finis dans l'herbe tendre,
fallait pas nous presser
On s'est payé le luxe d'abandonner la course
Mais le jour au Pollux,
Castor et la Grande Ourse
Éteindront les lampions, nous fermerons le bal
Et nous leur ferons don de notre sprint final
La ligne arrivée
pourra bien nous attendre Encore un million d'années
On a fait les par-les-près,
Finis dans l'herbe tendre,
fallait pas nous presser
La ligne arrivée