Il écrit dans la chambre de Samuel Beckett.
Du sous-sol de Dostoyevsky,
il écrit,
il écrit.
Voyez-vous, c'est un jeune poète,
un jeune poète.
Mau***,
apparit parmi les éphémères de l'univers lettré.
Notre demi-instruit ne fait que passer,
Comme bien d'autres avant lui, après lui,
Ne fait que passer,
ne fait que passer.
Place de la Sorbonne,
les jeunes coques en font des tonnes.
Des idiots sympathiques déclament la prose pathétique
De leurs tendres années,
ses candeurs printanières,
Verdeurs des forêts,
vapeurs des terres, Immortels regrets,
tristes vocabulaires,
À faire pleurer les midinettes.
Succès assuré aux grandes fêtes,
Succès dérisoire,
miroir aux alouettes.
Il couche sur le papier ses aneuryses sensibles,
Ses faits d'armes risibles,
Son idiot s'incrasit
avec des airs transis,
D'artistes élus,
de chercheurs d'or,
Des jeunes hommes revenus de tout,
De la vie, de la mort.
C'est bien beau d'espérer,
c'est bien beau de souffrir,
Mais décidément,
tout arde à venir.
Rien de nouveau sous le soleil de juillet,
Écrit-il sur le grand cahier.
Puis avec son ami,
il sort dans Paris Visiter la ménagerie du Jardin des Plantes,
Pauvre orang-outan,
pauvre chimpanzé.
Plus tard, il s'épouvante devant le coupelé
Des grands charniards,
et font grisser le gravier Sous des arbres centenaires,
avant
De s'en aller flâner le long de la Seine,
Respirer à plein poumon l'ozone et le boudron.
Soudain, il est en veine d'inspiration,
Il s'écrit,
« Amour, oh mon amour,
Ne soyons pas amers,
Comme artiste je ferai l'affaire.
Le jeu est inégal, et ma prose bancale,
Et alors,
j'y arriverai.
On y arrivera à force de la beurre,
Depuis quand les chanteurs savent-ils chanter,
Les écrivains écrire ?
Dans la chambre de Samuel Beckett,
Dans le sous-sol d'Edouard Stoyevski,
Je deviendrai un grand poète.
Mau*** !
qu'il ***.