Toute une vie dans un souffle désormais étouffé.
Toute une éternité dans un dernier baiser.
Toute une histoire enfouie sous le marbre pesant.
Froid hélice anguleux, écrasant,
oppressant.
Il n'y a rien à dire
que la fatalité.
Il n'y a de sens
qu'on ne trouve insensé.
Il
n'y a de mots
qu'on ne trouve trop obscène.
En attendant Godot,
en attendant la scène.
Mais tout ça continue,
c'est la sauvegarde des gènes.
La seule chose qui pour nous tous est héréditaire.
Qui fait qu'on aime encore,
déteste ou bien espère.
Qui fait qu'on souffle si fort
pour nos anniversaires.
Ce souffle qui éteint la flamme de nos années.
Ce souffle qui essaie tes mains de réchauffer.
Ce souffle qui rassure, qui gîne ou qui conjure.
C'est la brise de nos âmes,
de leur dernier murmure.
Rien de ce qui existe ici
ne dure vraiment.
Haine,
espoir ou passion tous s'envolent doucement.
On se retourne à rien,
juste le bruit du vent.
Qui balaie la folie d'avoir été vivant.
Il n'y a pas eu d'avant,
y aura-t-il un après ?
Un instant, un moment, on a cru exister.
Dans un rire ou des pleurs, désormais étouffés.
Sous le marbre pesant, oppressant et glacé.