Seul abandonné sur mon bateau,
dans les abysses le flou de mon cerveau,
est-ce que l'équipage a déserté,
les cases sont vides et l'existence fouillée ?
Entendez-vous ces vibrations au loin ?
Regardez ce ciel noir,
le soleil s'éteint,
une mer foule et sombre entoure mon radeau,
une eau qui fracasse et mouille ce drapeau.
Il est là, il t'entraîne, craquembe !
Il est là, il te crève, craquembe ! Il est là,
il est là,
il est là !
Seul abandonné sur mon bateau,
la route est longue,
il faut rester à flot,
comment faire pour remonter à bord ?
Chant la tête de l'eau, maître de mon corps !
Voyez-vous ce ciel bleu, moins nuageux ?
Regardez cette mer calme et silencieux,
la roue l'est apaisée,
les voiles ont séché,
à grands coups de canon,
les chaînes sont brisées.
Il est là,
il t'entraîne,
craquembe ! Il est là,
il te saigne,
craquembe !
Il est là, il te crève, craquembe ! Il est là,
il est là, il est là !
Seul abandonné sur mon bateau,
et tout ce qu'il y a de plus faux,
l'équipage toujours à mes côtés,
paré à cingler, à virer !
Entendez-vous ces chants dans le lointain ?
Belle est la route pour moi,
pauvre marin !
Les voiles sont hissées, au vent sacré,
couleurs vides chargées,
bataille gagnée ! Il est là,
il t'entraîne,
craquembe ! Il est là,
il te saigne,
craquembe ! Il est là,
il te crève,
craquembe ! Il est là,
il est là,
il est là !
Il est là,
il est là, il est là !