Je prendraidans les yeux d'un amice qu'il y a de plus chaudet de plus beauet de plus tendre aussiqu'on ne voit que deux ou trois foisdurant toute une vieet qui fait que cet amiest notre ami.Je prendraiun nuage de ma jeunessequi passait rond et blancpar-dessus ma têteet souventet qui au jour de faiblesseressemblait à ma mèreet au jour de colèreà un lion.Un beau nuagedouillet et rondet confortable.Je prendraice ruisseau clair et frêle d'avrilqui disparaît au premier froidqui disparaît tout l'hiveret coule alorsparaît-ilsur la table des noces de cana.Je prendraima lampe, ma meilleurepas celle qui éclaire, noncelle qui illumineet rend jolieet appelle de loin.Je prendrai un lit, un grandle mienet qui sait ce que c'estun homme et son chagrinun grand lit d'être humain.Je prendrai tout celaet puisje bâtiraije bâtiraiet j'appellerai les gensqui passeront dans la rueet je leur montreraima crèchede Noël.Sous-titrage Société Radio-Canada