Lời đăng bởi: 86_15635588878_1671185229650
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Ils sont tombés
Sans trop savoir pourquoi
Hommes, femmes et enfants
Qui ne voulaient que vivre
Avec des gestes lourds
Comme les hommes ivres
Mutilés et massacrés
Les yeux ouverts des froids
Ils sont tombés
En invoquant leur Dieu
Au seuil de leur église
Où le pas de la vie
C'est leur porte
Un troupeau de désert
Titubant en cohorte
Terrassé par la soif
La fin de faire le feu
Nul n'éleva la voix
Dans un monde euphorique
Tandis que croupissait
Un peuple dans son sang
Leur âme
Découvrait le jazz
Et sa musique
Les plaintes des trompettes
Couvraient les cris d'enfants
Ils sont tombés
Uniquement
Sans bruit
Par milliers
Par millions
Sans que le monde bouge
Devenant un instant
Inusculable
Une fleur ou deux
Recouverts par un vent de sang
Et puis d'oubli
Ils sont tombés
Les yeux pleins de soleil
Comme un oiseau qu'envole
Une balle fracasse
Une balle fracasse
Pour mourir n'importe où
Et sans laisser de traces
Ignorés, oubliés
Dans leur dernier sommeil
Ils sont tombés
En croyant ingénus
Que leurs enfants
Pourraient
Continuer leur enfance
Qu'un jour ils fouleraient
Des terres
D'espérance
Dans des pays ouverts
D'hommes aux mains trompes
Moi
Je suis de ce peuple
Qui dort sans séculture
Qui a choisi de mourir
Sans abdiquer sa foi
Qui n'a jamais baissé
La tête sous l'indure
Qui sur la terre
Qui se vit malgré tout
Et qui ne se plaint pas
Ils sont tombés
Pour entrer dans la nuit éternelle
Au bout de leur courage
La mort les a frappés
Sans demander de râle
Puisqu'ils étaient fautifs
D'être enceintes
Enfants d'Arménie