Il faut avoir connuLe joyeux pied-niquelé paru dans les patansLes piqueniques à nos jambes, les goujons, la verdureEt le poil dans la main qu'on se payait dans le tempsIl faut avoir connu le madeleine-pastilleEt l'amant d'Amanda qui jouait les costaudsA caner mes vernis pour aller voir les fillesQuand je faisais de l'oeil à la belle OthéroIl faut avoir connuLes succès des gommeuses et des messieurs barbusQui récitaient des versYvette et ses gants noirs qui d'une voix moqueuseChantaient Madame Ardure dans les cafés-concertsIl faut avoir connuLe chahut de la boule blanche, la soie, le bouillonnetLes parties de pâtes en chauxL'air valantin le désosséQui le point sur la hancheContemplait la goulueDans ses crises de colèreIl faut avoir connuL'admirable bonhommeQui dessinait dans le coinEt qui buvait cul secPour mieux se consolerD'être haut comme trois pommesEt que l'on appelaitMonsieur Toulouse au trecMoi j'ai connu tout çaMe répète le grand-pèrePour se remonter le moralA chaque fois qu'il est noirTout ça pour m'expliquerQue je ferais bien mieux d'homme taireAu lieu de faire le marioleEt de causer sans savoirJ'ai pas connu tout çaMais avec ma petite bruneOn en connait assezPour ne pas s'ennuyerPour notre voyage de nocesOn ira dans la luneOù tous les vieux de la vieilleN'ont jamais mis les pieds