Malgré les grands yeux
Et bien qu'aveugles sur fond de nuit
Entre des gouffres infinies
Des milliards d'étoiles qui rient
Faut vivre
Malgré qu'on soit pas toujours beau
Et que l'on ait plus ses seize ans
Et sur l'espoir un chèque en blanc
Faut vivre
Malgré le cœur qui perd le nord
Au vent d'amour qui souffre
Et qui parfois encore nous grise
Faut vivre
Malgré qu'on n'ait pas de génie
N'est pas un beau qui veut pardi
Et qu'on se cherche un alibi
Malgré tous ces morts en goguette
Qui errent dans les rues de nos têtes
Faut vivre
Malgré qu'on soit braves et salauds
Qu'on ait des complexes à gogo
Et qu'on les aime, c'est ça le pire
Faut vivre
Malgré l'idéal du jeune temps
Qui s'est usé au mur du temps
Et par d'autres repris en chantant
Faut vivre
Malgré qu'en se tournant vers le passé
On est effrayé de s'avouer qu'on a tout de même
Un peu changé
Faut vivre
Malgré que l'on soit de passage
Qu'on vive en fou, qu'on vive en sage
Tout finira dans le naufrage
Faut vivre
Malgré qu'au ciel de nos poitrines
En nous sentinènent endormis
Dans un bruit d'usine génie
Le cœur aveugle qui fut l'ambulance
Sur le fil du paraison qui fuit
Faut vivre
Malgré qu'en nous un enfant mort
Si peu parfois remue encore
Comme un vieux rêve qui agonise
Faut vivre
Malgré qu'on soit dans l'engrenage
Des notaires et des héritages
Où le cœur s'écœurait sans lit
Faut vivre
Faut vivre
Malgré qu'on fasse de l'humour noir
Sur l'amour qui nous en fera boire
Jusqu'à ce qu'il nous dise au revoir
Faut vivre
Malgré qu'à tous les horizons
Comme un point d'interrogation la mort
Nous regarde dans le livre
Faut vivre
Faut vivre
Malgré tous nos serments d'amour
Tous nos mensonges
Jour après jour et bien
Que l'on n'est qu'une vie
Une seule pour l'éternité
Malgré qu'on la sache rater
Faut vivre
Faut vivre
Faut vivre
Faut vivre
Faut vivre
Faut vivre
Faut vivre