Elle,
demoiselle un peu paumée,
le bout des ailes un peu froissée,
Au bord de l'eau,
elle crève d'ennui,
se *** qu'il faut refaire sa vie.
Lui,
le brochet grand et costaud,
a écumé tous les plans d'eau,
Enflit bustier,
attend la crue,
pour s'évader de ce trou perdu.
Marre,
marre,
il en a marre de boule de tétritons tétards,
Marre,
marre,
il en a marre de cette marre de banlieue.
Marre,
marre,
elle en a marre de psychoter dans son miroir,
Marre,
marre,
elle en a marre de cette marre de banlieue.
Elle a grillé son RSA et ses tickets au 10 du mois,
Le coeur à l'envers a se lamenté,
les miches en l'air sur son rocher.
Lui,
le tatoué en manque de stars,
a salivé sous le nénuphar,
Mieux qu'une ablette un peu rebelle,
ferait bien sa fête à la demoiselle.
Marre,
marre,
il en a marre de boule de tétritons tétards,
Marre,
marre,
il en a marre de cette marre de banlieue.
Marre,
marre,
elle en a marre de psychoter dans son miroir,
Marre,
marre,
elle en a marre de cette marre de banlieue.
Il tente sa chance pour la croquer quand il s'élance tombe en arrêt,
Raide,
fou d'amour pour ses faussettes,
ses yeux velours multifacettes.
Elle,
elle en pince pour sa frimousse,
son côté prince requin d'eau douce,
En farandole de coeur dans l'eau,
sa batifole dans les roseaux,
A faire palir les incrédules,
à faire rougir les renoncules,
Mais ce petit coin de banlieue devint le nid des jours heureux.
Sois de brochaises et libellules,
faut se moquer du ridicule,
Si court est l'été du bonheur,
hors saison des restos du coeur.