En tour de train, en tour de port,
en tour des avions qui m'emportent,
en tour New York et Singapour,
ma pensée fait comme un détour
pour me ramener sur les traces d'un passé que j'aimais tant,
d'un bonheur qui semblait pourtant
de chaque jour, de chaque instant.
Et je ressens comme une angoisse dans ma gorge qui se noue,
car tout est sans dessus dessous,
entre nous.
Entre deux barres,
entre deux verres,
entre deux hommes un peu bulgares,
entre l'ivresse et le cavale,
ma pensée revient tôt ou tard,
vers ce passé qui fut le nôtre,
dont j'entends toujours la voix,
vers tout ce qui fut toi et moi,
avant que ne meurent nos joies.
À présent ton cœur est tout autre,
il cherche à oublier tout,
faisant le vide tout à coup,
entre nous.
Entre deux draps,
entre deux rêves,
entre deux fumées qui s'élèvent,
entre la nuit
et le petit jour, ma pensée vole vers l'amour.
Et fermant les yeux,
j'imagine que le passé vit encore,
je reconstitue le décor,
et prends
ta bouche et prends ton corps.
Et sur l'humble théâtre en ruine de mon cœur,
l'amour rejoue
tout ce qu'il y eut d'un peu fou,
entre nous.