Je me réveille chaque nuit,
ma main te cherche endormie à mes côtés
Mais je n'enlace que l'oreiller,
je n'embrasse que les draps froissés par le passé
Les souvenirs me font la fête,
ils vont et viennent dans ma tête à travers toi
Alors j'allume la lumière et ma vie
fait machine arrière à chaque fois
-moi comment t'oublier,
comment oublier l'été,
l'été de nos dix-sept ans avec le temps
Je redessine ton visage un peu plus loin,
un peu plus mal au fil des heures
Sur une photo d'Hamilton sous des
soleils noyés d'automne et de lenteur
Tu te blottissais contre moi comme on se protège du froid
Et tu tremblais
sous les plis de ta jupe blanche
Tu m'offrais ton adolescence et je t'aimais
-moi comment t'oublier,
comment oublier l'été,
l'été de nos dix-sept ans avec
le temps
Tu es parti un soir de m'accueillir au ciel
quelques bouquets de coquelicots Mais
dans le jardin du bon Dieu n'y avait
pas la place pour deux,
c'était trop tôt Je n'ai pas pu faire le voyage et laisser
pleurer les nuages dans ma mémoire Et j'ai
attendu chaque nuit que ma main te cherche
endormie,
seule dans le noir -moi comment t'oublier,
comment oublier l'été,
l'été
de nos dix-sept ans avec le temps -moi comment t'oublier,
comment oublier l'été,
l'été de nos dix-sept ans avec le temps