Commettre le pire et ne ressentir désormais d'autre joie que la certitude d'avoir accompli l'irrémédiable.Tout au long de la nuit, assombrer avec lui, car les jouets de nuit sont autant d'insomnie, recroquevillés, insalubres et tièdes.Il y manque le bruit, il y manque la brise, il y manque une goutte de rosée.Et le jour si loin encore, il y manque ce qui manque au l'heure effleurée, dans le matin blême, et que l'on retrouve englouti au miroir du soleil revenu.Ma chimère est un grand oiseau blanc, avec des ailes blanches d'argent.Mais quand elle s'enfuit dans le vent, elle a de grands yeux d'azur profond.Comme tes yeux parlent autant quand je venais me noyer au fond.Ma chimère est un oiseau de lune qui vient me frôler quand je m'endors.Et le vent de son aile me brûle car il a la chaleur de ton corps, ton corps que je garde certain dans la mémoire de mes deux mains.Ma chimère est un oiseau de proie qui me poursuit, m'enlace et me broie.Comme tes doigts quand tu croyais m'aimer, comme la douleur quand tu l'as plantée, telle une épée, telle une épée.Au fond de moi, sans même y penser, ma chimère est un très grand amour qui m'accompagne au long des longs jours.Mais elle est comme un oiseau blessé et quand je parle de la quitter, elle sanglote comme j'ai pleuré le matin où tu me l'as laissée.Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org