Lời đăng bởi: 86_15635588878_1671185229650
J'ai ouvert les yeux
Sur un objet triste
Pour un monsieur le prince
Au quartier latin
Dans un milieu de chanteurs
Et d'artistes
Qui avaient un passé
Mais pas de lendemain
Des gens merveilleux
Un peu fantaisistes
Qui parlaient
Le russe
Et puis l'arménien
Si mon père était
Chanteur d'opérette
Nantie du Lebois
Que j'en vis encore
Ma mère tenait
Les emplois de soubrette
Et leurs troupes
Ne roulaient pas sur l'or
Et leurs troupes ne roulaient pas sur l'or
Mais ma soeur et moi
Étions à la fête
Blottis dans un coin
Derrière un décor
Tous ces comédiens
Chargés de famille
Mais dont le français
Était hésitant
Devaient accepter
Pour gagner leur vie
Le premier emploi
Qui était vacant
Conduire un taxi
Ou tirer l'aiguille
Ça pouvait se faire
Avec un accent
...
...
Après le travail
Les jours de semaine
Ces acteurs frustrés
Répétaient longtemps
...
...
Pour le seul plaisir
Un soir par quinzaine
...
De s'offrir l'oubli
Des soucis d'argent
Et crever de traque
En entrant en scène
...
Devant un public
Formé
...
Imbigrant
Quand les fins de mois
Étaient difficiles
Quand il faisait froid
Que le pain manquait
On allait souvent
Honteux et fébrile
...
Au monde piété
Où l'on engageait
Un vieux samovar
...
Des choses futiles
...
Objet du passé
...
Auquel on te lève
...
On parlait de ceux
...
Morts près du Bosphore
Buvait à la vie
Buvait aux copains
Les femmes pleuraient
Jusqu'aux aurores
Les hommes chantaient
Quelques vieux refrains
Qui venaient de loin
Du fond d'un folklore
Où vivait la mort
L'amour
Et le vin
...
Nous avions toujours
...
...
Des amis à table
Le peu qu'on avait
On le partageait
Mes parents disaient
Ce serait le diable
Si demain le ciel
Ne nous le rendait
...
Ce n'était pas
La geste charitable
...
Ils aimaient
Les autres
Et Dieu
...
Nous aidait
Tandis que devant
Croiser
Casse-voileurs
Mon père cherchait
Sa situation
La situation, jour et nuit, sous une lampe à pétrole
Ma mère brodait pour grande maison
Et nous, avant que d'aller à l'école
Faisions le ménage
Et les commissions
Ainsi j'ai grandi, sans contrainte aucune
Me soulant la nuit, travaillant le jour
Ma vie a connu diverses fortunes
J'ai frôlé la mort, j'ai trouvé l'amour
J'ai eu des enfants qui m'ont vu plus d'une fois
Me souvenir le cœur un peu lourd
Et monsieur le prince
Au quartier latin
Dans un milieu de chanteurs et d'artistes
Qui avaient un passé, mais pas de lendemain
Des gens merveilleux, un peu fantaisistes
Qui parlaient le russe
Et puis l'arménien