Adao marche dans les décombres à la recherche de ses amis.
Une paire de pompes usées aux pieds
qu'il a trouvées pas loin de chez lui,
les mêmes habits au quotidien et un lance-pierre,
ça lui suffit.
Adaoui garde le sourire,
c'est le travail de toute une vie.
Une jolie bande de petits filous,
Adaoui et ses potes ont presque fait les 4 sans coup.
Ils s'amusent comme ils peuvent,
des petites bêtises mais rien ne fout.
Reproduisent des exécutions avec des bâtons,
se mettent en joue,
retrouvent des fragments de roquettes dissimulés dans les égouts.
Faut dire que leurs journées sont moyennement chargées,
depuis que l'école qu'ils côtoyaient se serait fait bombarder.
Le recrutement chez les robets ne saurait pas tarder,
donc ils profitent de leur jeune âge avant d'aller s'armer,
ouais.
Une partie de cache-cache dans les gravats d'une vieille mosquée,
une zone de guerre c'est top quand tu veux te faire un chat perché.
Il en faut peu pour s'amuser,
faut vraiment pas chercher,
vaut mieux être dans un sale conflit que mal accompagné.
Les 4 copains refont le monde,
ressassent des vieilles histoires immondes,
profitent un peu de chaque seconde,
ils se promènent,
ouais,
ils vagabondent.
Des vieilles voitures,
des vieilles épaves,
des flours,
des poils,
des micro-ondes,
ils font des tours,
ils font des rondes,
des chlore inertes mais rien de grave.
Le petit garçon le plus heureux dans le meilleur des mondes.
Adaoui, Adaoui, Adaoui,
Adaoui, Adaoui, Adaoui.
Le petit garçon le plus heureux dans le meilleur des mondes.
Adaoui,
Adaoui,
Adaoui,
Adaoui,
Adaoui,
Adaoui,
Adaoui.
Les 4 loupards s'envoient des pics,
des blagues,
des vannes,
des anecdotes,
des bails forts sympathiques,
quand soudainement Adaoui trouve une idée méga chic.
Venez on fait les pirates avec des épées en
plastique,
faudrait qu'on aille sur un bateau,
y'en a plein près de la tigre.
Les 4 copains adorent
la plage,
ils gâtent la ligne entre ciel et mer,
oui c'est un sacré paysage,
en oublié les temps de
guerre,
ils presque munis d'un décalage,
le beau devant,
le beau derrière,
à la limite du paradoxe,
le paradis face à l'enfer.
Mais ces analogies ne leur importent peu,
un événement fortuit viendra
pour interrompre le jeu,
une explosion retentie à seulement quelques mètres d'eux,
et les enfants
se mettent en mode couron, oui sauf qu'il pleut.
Adaoui panique qu'à moitié, ce n'est que monnaie
courante,
il court de toutes ses forces avec ses petites jambes transpirantes,
il lève la tête,
ses amis crient,
regarde juste au dessus de nous,
une seule roquette mettra un terme aux 4 petits filons.
Adaoui,
Adaoui,
Adaoui,
Adaoui,
Adaoui,
Adaoui,
Adaoui,
le petit garçon le plus heureux dans le meilleur des mondes.
A Gaza,
la journée a été marquée par la mort de 4 enfants palestiniens,
ils ont été victimes d'un nouveau raid d'Israël.
Les ramboudouls Philippe Véran et Guillaume Aguierre se
trouvaient juste à côté de l'endroit où les obus ont tombé,
ils se sont rendus immédiatement sur place.
Attention, les images peuvent choquer.
Tout a commencé par une bombe qui tombe sur le port devant nous,
que vise-t-elle ?
Difficile à dire.
Nous repérons ensuite au large un navire israélien,
puis un autre,
il semble s'approcher de la côte.
Sous une chaleur écrasante,
un groupe d'enfants joue sur la digue,
quand soudain,
un obus tiré depuis un navire touche une cabane de pêcheurs.
Les enfants effrayés courent vers la plage,
c'est alors qu'un second obus les atteint.
Quatre enfants sont tués sur le coup,
plusieurs sont blessés.
Nous tournons l'arrivée des secours,
les petits corps sur les brancards et sur le sable,
et les cris d'une mère choquée qui cherche son enfant.