La lune plaigne et clabousse, froide et bleue comme une douche,
nous griffons comme une fourche.
Et tu me hurles à mi-voix, ces fêlures qu'on n'entend pas.
La lune éclaire ta bouche, et tes blessures me touchent,
me transversent comme une fourche.
Tu me confies à mi-voix, ces morsures qu'on ne voit pas.
Épuisé contre mon corps, tu t'endors dans mon manteau,
et tombes comme une souche.
Tu me confies à mi-voix, ces tempêtes qu'on ne *** pas,
que personne ne veut entendre.
Entendre.
Entendre.
Entre mes bras tu te couches, abandonnée oiseau mouche,
mais mon désir t'effarouche.
Et tu me hurles à mi-voix, ces duels qu'on n'entend pas.
Entendre.
Il fait clair comme en plein jour, les mots se perdent dans le vent,
tu t'endors contre ma bouche.
Et tu me hurles à mi-voix, ces tempêtes qu'on n'entend pas,
serais-je le seul à entendre ?
Entendre.
Entendre.
Entendre.
Demain tu brûleras mes vœux, et je brûlerai les tiens,
ces vœux deviendront des roses.
Tu me confies à mi-voix, ces espoirs qu'on n'entend pas,
serais-je le seul à comprendre ?
Comprendre.
Comprendre.
Entendre.
La lune pleine éclabousse, froide et bleue comme une douche,
tu frémis, m'offre ta bouche.
Et tu me hurles à mi-voix, un je t'aime que je n'entends pas.