Je trouve ces gens ridicules
Je déteste le carnaval
Ne sois pas amère ma chérie
C'est fou ce que tu es grosse
Tu le portes devant
Ce sera un garçon
Ou alors des jumeaux
Mais non, tout est normal
Je me portais comme un chat
Tu es comme moi
Je t'ai ravie, jamais malade
La veille de l'accouchement
J'étais grimpée sur un escabeau
Et je retapissais le magasin
Le facteur est-il passé ?
Il n'y avait rien que des factures
Et aussi quelques prospectus
Pourquoi tu attends donc toujours ?
Dans sa dernière lettre
Il me disait qu'il était triste
Parce qu'il ne me verrait pas
Dans sa dernière lettre
Et c'est peut-être aussi bien comme ça
Je suis affreuse
Une femme enceinte
Est toujours belle ma chérie
C'est vrai
Tiens, regarde
C'est une brassière
Et j'ai vu de jolies barboteuses
Aux nouvelles galeries
Au fond, avoue que tu es contente
Je le serais davantage
Si cet enfant avait un père
Et toi un mari
Je suis affreuse
Mais Guy reviendra
Guy ou un autre
C'est drôle l'absence
Il me semble que Guy est parti
Depuis des années
Quand je regarde cette photo
J'oublie jusqu'à son visage
Et quand je pense à lui
C'est cette photo que je vois
C'est tout ce qui me fait rire
Qui me reste de lui
Ne fume pas, sois raisonnable
Ne fume pas, sois raisonnable
Qu'est-ce que c'est que ça ?
Quoi ça ?
Une carte de Hambourg
C'est Roland Cassar
Qu'il envoie pour moi, pour nous
Tu peux la lire
Il *** qu'il reviendra bientôt
Il demande si tu as réfléchi
Il me semble que rien ne presse
Non, mais tu dois quand même y penser
Mais j'y pense, maman, j'y pense
Un jour, un homme se présente
Riche, distingué, pris de toi
Et je pense
Qu'est-ce que tu fais ?
Tu ne te sens pas bien
Mais si, maman, tu manges
Qu'est-ce que tu veux ?
J'ai toujours faim
Ce n'est pas un coureur de jupons
Un de ces beaux parleurs qui rôdent
Mais un homme qui a vécu
Et que la vie a marqué
Je sais, maman, ne me fais pas l'article
Tu me parles de lui
Comme tu me parles de tes parapluies
C'est parce qu'il te protégera, Geneviève
C'est maman, tu ne te sens pas bien
Si on ne peut plus faire d'esprit, ma petite
Tu es perdue
Qui a pu représenter pour toi un certain idéal ?
Mais quel avenir t'offrait-il ?
Tu sais, moi aussi, j'ai été courtisée autrefois
Par un jeune homme qui n'était pas ton père
Tu aurais mieux fait de l'épouser
Tu as raison
Mais tu comprends
Je voudrais que tu sois heureuse
Que tu ne gâches pas ta vie
Comme tu l'as fait pour moi
Comme j'ai gâché la mienne
Ne t'inquiète pas pour ma vie, maman
Car je n'ai pas le moins du monde
L'intention de la gâcher
Crois-tu que Cassar aura envie de m'épouser
Lorsqu'il me verra engrossée de la sorte ?
Je ne vienne que l'engager
Déformée, boursouflée
Puisque ni toi ni moi n'avons eu le courage
De lui avouer la vérité
Là, au moins, ça se verra
Crois-tu qu'il me prendra comme ça
S'il me refuse tel que je suis
C'est qu'il n'éprouve pas pour moi
Des sentiments profonds
Si par extraordinaire
Il m'accepte
Je n'aurai pas de raison de douter de lui
Et je serai bien sorte de le repousser
Tu vois bien que je ne peux pas
Réfléchir
Mais tout cela est si difficile
Pourquoi l'absence
Est-elle si lourde
A supporter
Pourquoi
Qui s'éloigne
Tient de moi
Moi
Qui serai morte
Pour lui
Pourquoi
Ne suis-je pas morte
Tient, qu'est-ce que c'est ?
C'est pour toi
C'est Roland qui te l'envoie
Mais je ne peux pas accepter
Fais ce que tu veux
Fais ce que tu veux
Fais ce que tu veux
Fais ce que tu veux
Fais ce que tu veux






Fais ce que tu veux
Nous élèverons cet enfant ensemble
Il sera notre enfant
Acceptez je vous en prie
Geneviève
Je ne veux pas que cela
Que ce soit le futur
Vous cause la moindre peine
Je vous aime Geneviève
Je vous aime
Elle accepte puisque la situation dans laquelle elle se trouve
Ne vous effraie pas, mais ne la brusquez pas
Elle est si fragile que le moindre faux pas
Risquerait de tout compromettre